Les choses ne sont pas prêtes de s’arranger entre le Niger et le Bénin à propos de la réouverture de la frontière entre les deux pays, bloquée par les autorités nigériennes de transition. Malgré les assurances données par le Président Patrice Talon et ses multiples tentatives en direction du Niger pour la normalisation de la situation, les autorités nigériennes restent inflexibles. En début du mois de mai, le président Talon est passé lui aussi à une vitesse supérieure, interdisant l’embarquement du brut nigérien au port de Sèmè au Bénin où débouche le pipeline parti d’Agadem au Niger installé par WAPCO filiale de la CNPC pour l’exportation du pétrole brut nigérien. La tension était montée d’un cran et il a fallu l’intervention d’une haute délégation chinoise pour que les autorités béninoises acceptent de lever provisoirement l’embargo, permettant ainsi le chargement du premier cargo chinois venu se ravitailler sur les eaux béninoises.
Malgré la rétractation du président béninois Patrice Talon, lui aussi a opté pour la fermeté depuis le 16 mai 2024, bloquant le transport fluvial entre le Bénin et le Niger qui permettait encore des échanges de marchandises et des déplacements de personnes de part et d’autre de la frontière.
Conséquences, les populations expriment leur ras-le bol le long des deux frontières. Ce sont surtout les opérateurs économiques, les transporteurs et tous ceux qui vient des transactions entre le Niger et le Bénin qui font exploser leur colère, appelant les dirigeants des deux pays à trouver une solution le plus rapidement possible. Les consommateurs ne sont pas en reste en raison de la flambée des prix des produits de première nécessité notamment, le riz, le maïs et le mil.
Toutefois, même si la porte d’entrée entre le Bénin et le Niger est fermée, le gouvernement béninois a indiqué avoir négocié avec le Nigéria, grand voisin des deux pays, pour ouvrir un corridor pour les camionneurs qui vont convoyer des produits du Bénin vers le Niger à travers l’Etat de Birni Kebi. Cette solution pourrait avantager les transporteurs dont les marchandises sont restées bloquées au Port de Cotonou.
Les autorités béninoises accusées par le Niger d’abriter des forces étrangères qui formeraient sur le territoire, des « terroristes » se défendent de toute velléité de déstabilisation du Niger.
Agacé par l’inflexibilité des autorités nigériennes de transition, le Bénin s’est tourné vers le Nigeria en attendant que les appels de citoyens, à la discussion, lancés aux responsables des deux pays soient entendus.