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Journée internationale des femmes : Sous fond de recul des acquis pour les femmes nigériennes

A l’instar des autres pays du monde, le Niger célèbre, ce 8 mars 2024, la journée internationale des droits des femmes. La particularité de cette année, contrairement aux douze éditions précédentes, cette commémoration intervient dans un contexte de transition au cours de laquelle certaines acquis sont visiblement compromis.

Plus de ministère dédiée uniquement à la promotion de la femme. C’est ce qui ressort de la nomenclature actuelle du gouvernement de la transition dirigé par le Général Abdourahamane Tiani, l’homme qui préside aux destinées du Niger, depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023. Et lorsqu’aux premières heures qui suivirent l’annonce de la composition de l’équipe gouvernementale, certaines organisations féminines avaient tenté de rappeler aux nouvelles autorités du pays, ce qui s’apparente, selon elles à un oubli, voire une négligence de la place de la femme, des activistes influenceurs des réseaux sociaux avaient crié au scandale, les accusant de vouloir se rebeller contre l’autorité de l’Etat.

Aussi, dans les nominations aux hautes fonctions de l’Etat, l’obligation de respecter la loi sur les quotas avait été foulée aux pieds. Le gouvernement actuel compte 23 membres y compris le Premier Ministre avec 5 femmes, soit une représentation de 21, 70% en deçà du minimum de 30% garanti par la loi sur les quotas révisée en 2021.

Certes, pour ce qui est de la recherche de l’équité dans les postes nominatifs conformément aux dispositions légales en vigueur au Niger, le régime de transition n’a pas fait moins que son prédécesseur qui est également resté défaillant dans l’application des textes en la matière, mais tout de même, des voix féminines ayant requis l’anonymat parlent de recul de leurs acquis, au cours de cette transition.

Pour Hadiza. S militante d’un parti politique membre de la majorité au pouvoir déchue, dès lors qu’il y a restriction des libertés, notamment la suspension des activités des partis politiques, les femmes sont aussi concernées. Pourtant, fait-elle remarquer, elles ont été d’un apport considérable dans la lutte pour la souveraineté.

En effet, en octobre dernier, dans la capitale nigérienne, plusieurs centaines de femmes avaient manifesté devant le siège de la représentation de la CEDEAO pour demander la levée des sanctions contre le Niger. Le mois suivant, c’est une délégation des femmes nigériennes qui est allée à Abuja, au siège de l’organisation ouest africaine pour plaider la cause des populations nigériennes impactées par le blocus économique et financier.

Au Niger, les femmes représentent plus de 50% de la population. Cependant, pèsent sur elles des pesanteurs socio-économiques les privant ainsi de plusieurs de leurs droits fondamentaux.

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