La journée nationale de la concorde commémorée le 24 avril de chaque année au Niger, en rappel de la signature des accords de paix en 1995 avec l’Organisation de la Résistance Armée (ORA), regroupement des rebelles Touaregs qui avaient pris les armes en 1991 a été célébrée dans une quasi indifférence au Niger.
Une journée de la concorde dans l’indifférence
Beaucoup d’observateurs avaient attendu un signal fort des autorités nigériennes de transition pour donner un sens à la concorde, à la paix et surtout à la justice et à la démocratie. Les nigériens avaient attendu, en effet, une décrispation du climat sociopolitique très tendu depuis les événements du 26 juillet 2023.
De nombreuses personnalités, à commencer par le président de la République, Mohamed Bazoum et son épouse sont encore gardés au Palais présidentiel. Neuf mois après ces événements des responsables politiques, notamment le président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), M. Foumakoye Gado, des Ministres du Gouvernement déchu, de hauts responsables politiques sont gardés dans plusieurs prisons à Niamey la capitale et dans les villes périphériques de Kollo, Say, Birnin Gaouré, Filingué, Ouallam pour les opinions qu’ils avaient exprimées à la suite du coup d’Etat intervenus le 26 juillet. Plusieurs autres responsables politiques, administratifs et collaborateurs du président renversé sont réduits à l’exil, sans perspective d’un retour proche au regard du mandat d’arrêt et divers avis de recherche lancés contre eux.
La situation est d’autant compliquée qu’en l’absence de toute négociation ou médiation, on ignore le sort qu’entend réserver le CNSP à toutes ces personnalités dont le seul tort est d’avoir exprimé leurs opinions.
Aujourd’hui, neuf mois après les événements du 26 juillet 2023, tous ces prisonniers et exilés politiques semblent être les oubliés du CNSP qui aurait pu saisir l’occasion de la commémoration de la journée de la concorde, une journée très symbolique mais pleine de sens, pour décrisper l’atmosphère politique.
A noter qu’à plusieurs reprises, ces détenus politiques poursuivis pour ‘’atteinte à la sureté de l’Etat’’ ont été écoutés par le juge sans qu’il n’y ait de suite par rapport à leur situation.