La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN), la centrale syndicale la plus représentative du pays est sur le pied de guerre avec son ministère de tutelle. A l’origine de la colère de la CDTN, la clé de répartition de la subvention de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) au profit des centrales syndicales au titre de l’année 2024.
La ministre du travail viole le code du travail selon la CDTN
D’un montant de l’ordre de 60 millions de FCFA, cette subvention a été répartie en violation des dispositions du code de travail. La CDTN qui se dit indignée et surprise par la clé de répartition de la Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi a interpellé les autorités de tutelle dans une correspondance en date du 29 mars 2024.
Elle dénonce un ‘’classement unilatéral et illégal’’ des centrales syndicales dressé par la Ministre de la fonction publique, du travail et de l’Emploi. Pour la CDTN, ce classement du Ministère viole la loi N°2012-45 du 25 septembre 2012, portant code du Travail de la République du Niger qui stipule en son article 185, alinéa 1er que «Le caractère représentatif des organisations syndicales d’employeurs et de travailleurs est déterminé par les résultats des élections professionnelles. Le classement issu du résultat de ces élections est constaté par arrêté du Ministre en charge du travail».
Le Bureau Exécutif National de CDTN de demander à la Ministre de reconsidérer ‘’cette décision illégale’’ et se réserve le droit de porter cette affaire devant les instances habilitées tant au niveau national qu’international. La Centrale syndicale la plus représentative du Niger d’après les dernières élections professionnelles appelle non seulement au respect strict des textes en vigueur mais appelle aussi à l’arbitrage du président du Conseil National de Travail, le Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des finances, M. Ali Mahamane Lamine Zeine.
La CDTN demande une convocation urgente d’une session extraordinaire du CNT pour discuter de la représentativité des organisations syndicales des travailleurs. Cette tension entre la CDTN et le Ministère de la Fonction Publique risque d’ébranler l’accalmie observée par le front social depuis l’arrivée des militaires au pouvoir.