C’est hier vendredi 5 avril 2024 que les juges de la Cour d’Etat ont statué sur la demande de levée de l’immunité du Président Mohamed Bazoum renversé depuis le 26 juillet 2023, introduite par le Ministère Public.
Détenu au départ en même temps que son épouse Hadjia Hadiza Bazoum et son fils Saleem, au palais de la présidence par la junte militaire qui l’a renversé, sa détention a été considérée par la communauté internationale et ses avocats comme une ‘’prise d’otage’’.
Plusieurs voix à l’internationale se sont élevées pour dénoncer la détention illégale et souvent inhumaine de l’ancien président et des membres de sa famille. Malgré les requêtes introduites par ses avocats au niveau de la Cour de la CEDEAO qui a estimé sa détention illégale et ordonné qu’il soit rétabli dans ses fonctions, la junte au pouvoir à Niamey a fait sourde oreille et a refusé d’obtempérer à la décision de la Cour communautaire. Seul satisfecit, depuis les événements du 26 juillet 2023, son fils, jeune étudiant de 22 ans a été libéré grâce à la médiation du Président Togolais Faure Gnassingbé.
Le Président Mohamed Bazoum, l’inflexible otage de la junte
Depuis lors, le Président Mohamed Bazoum est devenu encombrant pour le pouvoir militaire de Niamey qui cherchait à trouver du costaud pour justifier sa détention. Plusieurs affaires qui lui ont été attribuées par le CNSP ainsi qu’à ses proches, notamment des prétendues tentatives d’évasions, ou de caches d’armes procédaient, selon certains observateurs de la recherche des arguments solides pour justifier aux yeux de l’opinion nationale et internationale la détention arbitraire du Président Bazoum.
C’est certainement toutes ces affaires qui ont été soumises à la Cour d’Etat dans l’objectif d’obtenir la levée de son immunité. Beaucoup de débats ont été faits à ce sujet et ces avocats gardent un calme olympique persuadés que le Président Bazoum Mohamed n’a commis aucun parjure dans l’exercice de ses fonctions de Président de la République.
Le délibéré de cette affaire opposant le Ministère public au Président Mohamed Bazoum est attendu le 10 mai prochain. Cette affaire est un gros os pour les juges de la Cour d’Etat en particulier et pour les Magistrats nigériens en général après ce qui s’est passé au Sénégal relativement au processus électoral où le pouvoir judiciaire a fait preuve d’une grande indépendance.