La communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a adopté en Décembre 2001 à Dakar au Sénégal, le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. Dans ce protocole il est clairement indiqué que ” toute accession au pouvoir doit se faire à travers des élections libres, honnêtes et transparentes.” Il interdit également tout changement anti- constitutionnel de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir.
Le respect de ce protocole pose assez de difficultés pour l’instance communautaire à cause des coups d’État militaires ou civils. Après les renversements des régimes dits démocratiques au Mali, au Burkina Faso et au Niger qui ont même quitté la CEDEAO, les coups d’état civils orchestrés par des présidents en fin de mandat à travers plusieurs stratagèmes font légion. Si au Sénégal Macky Sall a échoué dans sa stratégie de se maintenir, le Bissau- guinéen, le général Umaro Sissoco Emballo, fervent défenseur de ce protocole a changé de veste. Son objectif au-delà des Neuf mois supplémentaires qu’il s’est octroyé gracieusement, c’est de se maintenir au pouvoir indéfiniment en se donnant un mandat à vie. Il vient d’expulser ce 1er mars 2025, la mission envoyée par la CEDEAO en Guinée Bissau dans le but de parvenir à un consensus par rapport à l’organisation des élections générales et inclusives au cours de cette année, toute chose qui n’est pas du goût de l’homme de pays de l’Afrique de l’ouest qui était pourtant un des partisans de l’intervention armée de la CEDEAO au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel interrompu par les évènements du 26 juillet 2023.
Les observateurs attendent avec impatience la décision pour faire son protocole.
Aujourd’hui Emballo est en train de mettre à terre le peu de crédibilité qui reste à cette organisation. Et si d’autres présidents dont les mandats seront échus en 2025 et en 2026 emboîtent le pas du Bissau Guinéen, la CEDEAO doit se réinventer ou disparaitre.
Hama Adamou
