Conformément aux recommandations des assises nationales tenues du15 au 19 février 2025 dont la mise en œuvre a été lancée par le président de la république, le Général d’armée Abdourahamane Tiani, le 26 mars dernier, le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’administration du territoire a signé un arrêté le mardi 8 avril portant dissolution de trois syndicats issus des rangs des forces de défense et de sécurité.
Le premier article de cet arrêté no 000207/MISP/AT/SG précise qu’en application de l’article 39 de la charte de la refondation, les syndicats ci- dessous sont désignés comme dissous : le syndicat national des agents des douanes (SNAD) ; le syndicat des agents des cadres des Eaux et Forêts (SYNACEF) et le syndicat national des travailleurs des eaux et forêts (SYNATEF). Cet article de la charte de la refondation interdit formellement l’exercice du droit syndical à toutes les Forces de défense et de sécurité, en dérogation au principe général de liberté syndicale affirmé à l’article 38. Les corps habillés notamment les militaires, policiers, gendarmes, douaniers et agents des eaux et forêts n’ont plus le droit de se constituer en syndicats. Selon cette disposition « l’État reconnaît et garantit le droit syndical qui s’exerce dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur ». Néanmoins, cette liberté ne s’applique plus aux militaires, policiers, gendarmes, douaniers et agents des eaux et forêts, désormais exclus du champ syndical.
Parmi ces syndicats dissous le SNAD est le plus connus de nigériens. Ce puissant syndicat qui dispose d’un siège moderne à Niamey est souvent confondu à l’administration douanière nigérienne. Depuis 2023, il défraie la chronique avec son opposition catégorique au recrutement de 54 jeunes nigériens recrutés régulièrement pour intégrer le corps des soldats de l’économie. Les différents mouvements de protestation engagés par ces derniers, les décisions de justice qui leur sont favorables et les ordres du ministère de tutelle n’ont pas pu fléchir le SNAD. Cette injustice du SNAD n’a pas échappé aux délégués des assises nationales qui ont recommandée en retour la dissolution des syndicats issus des forces de défense et de sécurité, dissolution actée par le ministre de l’intérieur.
Hama Adamou
