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GESTION DE LA TRANSITION : Les politiciens pris à leur propre jeu ?

Les assises nationales censées jeter les jalons d’une refondation de la vie politique et sociale du Niger, se sont achevées avec des recommandations pour le moins audacieuses faites par certaines commissions. Parmi celles-ci figurent à n’en point douter celle portant sur suspension des partis politiques et une proposition de 5 ans (renouvelables) pour la durée de la transition. Deux propositions qui font grincer des dents au sein de la classe politique qui se voit ainsi comme une victime expiatoire d’une partie de l’opinion publique.

Tel est pris qui croyait prendre serait-on tenté de dire. En effet, depuis l’interruption de la démocratie par les militaires le 26 juillet 2023, la classe politique dans sa large majorité a semblé être en phase avec la hiérarchie militaire qui a renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. En lieu et place de la solidarité de la part des démocrates à l’endroit des personnalité politiques qui croupissent dans les prisons de la junte depuis le putsch, les leaders politiques nigériens ont plutôt brillé par leur silence, voire une complicité tacite avec les militaires, convaincus peut-être de la bonne foi du régime actuel de remettre le pouvoir au bout de 3 ans de gestion comme promis par le Président du CNSP conformément à ses promesses faites lors de son premier message à la nation. Mais les assises nationales visiblement convoquées à la hâte pour montrer à la communauté internationale, la bonne volonté de la junte à remettre le pouvoir aux civils, sont passées par là. Ce qui se murmurait depuis plusieurs mois à travers les réseaux sociaux, notamment une longue transition, est l’une des principales propositions faites par des participants. Et comme si cela ne suffisait pas, les participants aux assises ne sont pas allés de mai à mortes pour demander la suspension des partis politiques et la limitation de leur nombre au minimum qu’ils ont décidé. À cela s’ajoute l’interdiction aux cadres de l’administration de faire de la politique. Mais malgré toutes ses attaques en règle contre l’appareil politique nigérien déjà entamées par le gouverneur de la région de Niamey lors de l’ouverture des assises nationales, la classe politique semble plongé dans un mutisme incompréhensible qui risque de sonner le glas de plusieurs carrières politiques. La seule personnalité politique qui a donné de la voix, est l’ancien premier ministre Brigi Rafini qui à travers une tribune, a fustigé les attaques en règles portées contre la classe politique. Les autres acteurs politiques donnent l’impression d’accepter cet état de fait, pris dans leur propre jeu de soutien aveugle à une junte qui a pourtant mis un coup d’arrêt à la démocratie qui fonde pourtant l’essence de leur engagements politiques.

Il reste au CNSP d’accepter ou pas ces recommandations. Si le CNSP entérine ces demandes, ce serait une page de tournée et la « mise à la retraite » de nombreuses figures politiques qui ont marqué la vie politique nationale.  Vont-ils accepter de façon résignée le sort que leur réserve les participants aux assises et peut-être d’autres membres de la junte au pouvoir ? L’avenir nous le dira.

Garé Amadou

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