Laawol Média

Liberté de la presse : Arrestation des journalistes au Niger

Les organisations socioprofessionnelles montent aux créneaux

Le lundi 29 avril 2024, le Directeur de Publication du quotidien nigérien « L’ENQUETEUR», M. Soumana Idrissa Maïga a été présenté au Procureur près le Tribunal de Grande Instance hors classe de Niamey. Interpelé le 25 avril dernier, le Directeur de publication dudit journal est à la fin règlementaire de sa garde à vue à la Police Judiciaire et doit être obligatoirement présenté à la justice.

Depuis son interpellation de nombreuses organisations ont exprimé leur indignation et condamné ce qu’elles ont appelé une dérive des autorités de transition. Le Collectif des Organisations socioprofessionnelles des médias privés du Niger avait vivement condamné cette interpellation et demandé la libération immédiate du confrère.

L’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption (ANLC) section de Transparency International a, dans un communiqué daté du 26 avril 2024, condamné les arrestations des journaliste Mamane Ousmane Toudou et Soumana Idrissa Maïga, appelant à la libération de tous les détenus. Sur son compte X, l’Association française Reporters Sans Frontières (RSF) s’inquiète de cette arrestation et demande aux autorités d’en clarifier les raisons.

Préoccupé par la situation, dans une déclaration en date du 27 avril 2024, l’Observatoire Nigérien Indépendant des Médias pour l’Ethique et la Déontologie (ONIMED) demande ‘’la libération immédiate et sans condition’’ des journalistes Mahamane Ousmane Toudou et de Soumana Idrissa Maïga.

Quant au journaliste Soumana Idrissa Maïga, son arrestation fait suite à la publication d’un article sur la présence des instructeurs militaires russes arrivés récemment au Niger

Par ailleurs, une autre journaliste, correspondante de la BBC au Niger, Mme Tchima Illa serait inquiété suite à ses reportages sur l’insécurité au Niger. Selon certains confrères, elle a préféré prendre la poudre d’escampette avant d’être prise par le pouvoir militaire de Niamey.

Après plus d’un mois de garde, le journaliste Ousmane Toudou vient d’être déposé, ce vendredi 24 mai 2024 par le doyen des juges à la prison civile de Kollo à 25 km de la capitale Niamey. Interpellé à la gendarmerie nationale où il est gardé depuis le 13 avril 2024, on en sait un peu plus sur les raisons de sa détention. Ousmane Toudou est poursuivi pour “complot contre la sûreté de l’État”.

Pour rappel, dans la première semaine du coup d’état du 26 juillet 2023, il a publié sur les réseaux sociaux un article interpellant les magistrats, les juristes et les citoyens à sauver le cadre démocratique. Son interpellation relativement à cette publication intervenue huit mois après les faits a suscité la vive réaction des organisations socioprofessionnelles des médias qui condamnent une arrestation arbitraire et la libération du confrère.

Le journaliste Ousmane Toudou fut directeur et rédacteur en chef de la radio ANFANI et Conseiller dans la cellule communication des présidents de la République Issoufou Mahamadou et Mohamed Bazoum.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut