Le 27 juin 2024, le Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch cessera de fonctionner en tant qu’établissement binational après plus de 60 ans d’existence au service de la culture et des artistes principalement nigériens, annonce l’Ambassade de France au Niger sur sa page Facebook. Le désengagement de la France dans la cogestion du centre intervient après la dénonciation par les autorités nigériennes de transition en novembre 2023 de l’accord bilatéral sur le statut du Centre culturel franco-nigérien Jean-Rouch de Niamey. Créé en 1963, le Centre est une institution binationale placée sous la tutelle conjointe du ministère nigérien de la culture et du ministère français des affaires étrangères. Il est administré par un conseil paritaire et les règles de sa gestion ont été fixées par un accord de 1977 auquel le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, l’Exécutif militaire nigérien a mis fin.
Les milieux culturels nigériens et français disent regretter ‘’une décision prise unilatéralement et sans la moindre concertation par les autorités militaires nigériennes’’. Symbole de la coopération culturelle entre la France et le Niger, le CCFN a été un centre qui a contribué à donner des opportunités à des artistes nigériens, à promouvoir la lecture et la littérature nigérienne, à encourager des carrières, à donner la possibilité à des étudiants nigériens de poursuivre leurs études en France et permis de rassembler autour de magnifiques spectacles et expositions.
Dans l’annonce prochaine de cette fermeture, ‘’La France reste attachée à soutenir les artistes et les acteurs du milieu culturel, comme le montre l’organisation d’un temps fort dédié au Niger lors du Festival de l’eau de Saint-Nazaire organisé par Athénor du 6 au 20 mai’’. Ce temps fort a participé à la mise en lumière du patrimoine artistique nigérien, via l’exposition photos de Souleymane Ag Anara et plusieurs concerts de Yacouba Moumouni et des Tambours de Maradi.
Le soutien de l’ambassade de France, du CCFN et de la ville de Saint-Nazaire a permis ce clin d’œil aux origines du Festival, qui a pu compter dès ses débuts sur le soutien du CCFN, rapporte la page Facebook de l’Ambassade de France au Niger.
Le CCFN jouait également un rôle important pour la mobilité des étudiants nigériens en accueillant l’Espace Campus France. Les étudiants nigériens étaient les bienvenus dans les universités françaises et 1200 étudiants nigériens ont poursuivi leur cursus en France cette année. Malheureusement, la dissolution du centre empêche désormais le lancement des nouvelles campagnes « Etudes en France » et le traitement des dossiers des étudiants nigériens souhaitant s’inscrire dans des universités françaises.
La fermeture du CCFN Jean Rouch de Niamey, impactera certainement sur le fonctionnement des Alliances françaises