Une des surprises de la 38ème conférence ordinaire des chefs d’état et de gouvernement de la commission de l’Union Africaine qui s’est déroulée à Addis Abéba, la capitale éthiopienne qui abrite le siège de l’organisation panafricaine, est l’élection de l’ancien ministre étrangère de la république de Djibouti pour un mandat de quatre (4) ans.
Le tout nouveau président de la commission a occupé le poste de chef de la diplomatie de son pays situé dans la corne de l’Afrique pendant plus de 20 ans. C’est donc un homme d’expérience qui va conduire la destinée de l’organisation panafricaine les quatre années à venir. Agé de 59 ans, ce proche du président djiboutien a obtenu 33 voix battant ainsi les deux candidats en lice dont le favori, Railla Odinga, l’opposant historique du Kenya.
L’élection de Mahamoud Ali Youssouf intervient dans un contexte très difficile avec multiples défis à surmonter. Plusieurs pays africains sont confrontés à des conflits divers. La république Démocratique du Congo est en ligne de mire avec la guerre qui oppose les forces loyalistes à la rébellion de M23 soutenue par certains états comme le Rwanda. Ce conflit ne doit pas faire perdre de vue d’autres foyers de tension notamment au Soudan, en Libye et le terrorisme qui menace de nombreux pays africains. Le continent subit également les effets désastreux des changements climatiques avec des inondations énormes entrainant des dégâts humains et matériels importants. Mais c’est sur le plan de la gouvernance que l’UA est plus attendue. Des réformes audacieuses doivent être menées afin de garantir la stabilité des institutions.
L’UA est aussi à un tournant de son histoire avec les diverses autres de crise (économique, de gouvernance etc..) qui sévissent dans plusieurs pays africains. Les aspirations des peuples africains par rapport à la souveraineté et le développement de leur continent sont de plus en plus pressantes. Le président Tchadien l’a d’ailleurs clairement rappelé dans son discours. Sur le plan économique par exemple, malgré la ratification du traité de la zone de libre-échange continentale par un nombre important de pays, les échanges inter pays africains restent très faibles.
Aussi l’organisation panafricaine doit s’affirmer davantage sur le plan international. L’Afrique doit s’unir pour conquérir un siège permanent au conseil de sécurité des nations unies.
Hama Adamou
