C’est par la lettre no O194 MENA /SG du 18 février 2025 relative à l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissage adressée aux directeurs régionaux de l’éducation nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et la promotion des langues nationales que la mesure a été rendue publique.
Désormais un mécanisme d’évaluation des résultats des examens de fin d’année scolaire sera mis en place par le ministère de tutelle et des sanctions prises à l’encontre des directeurs des écoles primaires et des collèges d’enseignement qui n’auront atteint le seuil fixé par la lettre. Ainsi tout directeur du primaire qui aura obtenu un taux de réussite inférieur à 10% aux examens du CFEPD ou CEPE/ FA sera remplacé. Pour les directeurs des CEG se verra appliqué la même décision si son établissement enregistre un taux inférieur à 30% au BEPC.
La lettre finit par préciser qu’il s’agit « d’une mesure administrative visant à promouvoir l’orthodoxie académique, l’imputabilité et la reconnaissance professionnelle ».
Aussitôt diffusée, la lettre a suscité la réaction des partenaires du ministère notamment les structures des enseignants. Le secrétaire du syndicat national des agents contractuels et fonctionnaires de l’éducation de base (SYNACEB) Shérif Issoufou a exprimé sa profonde inquiétude par rapport à cette mesure qu’il qualifie de punitive et qui repose sur un postulat erroné, celui de réduire la qualité de l’éducation sur un simple taux de réussite aux examens de fin d’année. Le synaceb a fait à cet effet des propositions concrètes permettant de tendre vers l’atteinte de la qualité de l’éducation qui ne se décrète pas, rappelle le SYNACEB.
Au Niger avec la baisse de la qualité de l’éducation liée à plusieurs facteurs, les résultats globaux officiels des examens de fin d’année ne répondent plus aux attentes. Malgré les reformes entreprises dans le secteur, les taux de réussite sont bas. En 2024 Ainsi pour le BEPC, l’on note un taux de réussite de 37,56% alors qu’il était de 57,47% en 2023. Pour le Baccalauréat, le taux de réussite est de 32,9%, un taux en hausse par rapport à celui de 2023 qui était de 25,6%.
Le Certificat de Fin d’Études du Premier Degré (CFEPD) et le Certificat d’Études Primaires Élémentaires Franco/Arabe (CEPE/FA) ont enregistré un taux de réussite de 41,54%.
Ces taux de réussite varient d’une école à une autre, d’une zone à une autre. Dans les milieux urbains et péri urbains ils sont plus élevés que dans les zones rurales. Au CFEPD par exemple, plusieurs écoles des zones rurales n’ont pas enregistré d’admis alors que plusieurs écoles de Niamey ont largement dépassé les 60% de réussite.
Hama Adamou
