Lamine Zeine a brisé le silence, à travers un point de presse sur la situation entre le Niger et le Bénin
Face au refus du Président Béninois Patrice Talon d’interdire l’exportation du pétrole brut nigérien jusqu’à la normalisation des relations entre le Niger et le Bénin, le Premier Ministre nigérien de transition, Ali Mahamane Lamine Zeine a brisé le silence, à travers un point de presse qu’il a animé le samedi 11 mai 2024. Pour le Premier ministre nigérien, il s’agit là d’une violation des accords bilatéraux entre le Niger et le Bénin, des accords entre le Bénin et le partenaire chinois et des accords tripartite entre le Niger, le Bénin et les partenaires chinois.
Relativement à la réouverture de la frontière côté nigérien réclamée par le Bénin, Ali Mahamane Lamine Zeine de répondre que ‘’cette frontière sera fermée jusqu’à ce que toutes les conditions favorables à sa réouverture soient réunies’’.
Le premier Ministre d’expliquer que c’est essentiellement pour des raisons sécuritaires que le Niger refuse de rouvrir sa frontière. ‘’L’Etat du Niger dispose des preuves irréfutables sur la présence de 5 bases militaires françaises au Bénin notamment à Kandi qui abriteraient des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays’’ a soutenu Lamine Zeine. Une grave accusation à l’endroit du Bénin et de la France suspectés par Niamey de vouloir déstabiliser le Niger
Il faut dire qu’un climat de suspicion s’est installé entre Cotonou et Niamey depuis les sanctions prises par la CEDEAO à l’endroit du Niger à la suite des événements du 26 juillet 2023 et qui ont été fermement appliquées par le Bénin qui a hermétiquement fermé ses frontières interdisant toute entrée de camions et de marchandises. Par la suite, le Président Talon dont le Peuple a souffert de la suspension du trafic commercial entre les deux pays a joué à l’apaisement considérant qu’il y’a ‘’un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte’’.
Après la levée des sanctions de la CEDEAO, le Bénin fut le premier Etat de la CEDEAO à rouvrir ses frontières sans obtenir de Niamey la réciproque jusqu’aujourd’hui. Une situation qui a fini par exacerber les autorités béninoises qui ont décidé la semaine dernière à travers une sortie médiatique du Président Talon, d’interdire l’embarquement des premiers tanks de pétrole brut nigérien qui doivent être exportés par le port béninois de Sèmè Kopdji relié par un pipeline à la source d’approvisionnement d’Agadem au Niger.
Patrice Talon pensait tenir le bon bout pour exiger la normalisation des relations entre le Niger et le Bénin. Mais ses exigences perçues par les autorités nigériennes de transition comme un chantage ont davantage créé un fossé qui augure des lendemains incertains dans les relations entre les deux pays. Pendant ce temps, des voix s’élèvent de part et d’autre pour exiger la réouverture des frontières considérant que les peuples ne doivent pas payer les frais de l’orgueil de leurs dirigeants.