Le Conseil des sages de la CEDEAO appelle le Mali, le Niger, le Burkina à reconsidérer leur décision de quitter l'organisation communautaire
Du 29 au 30 avril 2024, le Conseil des Sages de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réuni à Abidjan en République de Côte d’Ivoire. Placés sous la présidence de Good Luck Jonathan, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria, les travaux de réflexion du Conseil ont porté sur le thème «Bénéficier de l’existence du Conseil des Sages pour répondre aux défis actuels en matière de gouvernance, de paix et de sécurité dans la région de la CEDEAO».
Créé en 2005 par la CEDEAO, le Conseil des sages est un instrument important pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique de l’Ouest. Il est composé d’éminentes personnalités des Etats membres qui sont chargés de la diplomatie préventive et de l’appui à la médiation au sein de la communauté.
La montée de l’extrémisme violent, le terrorisme, l’insécurité, la résurgence des coups d’état militaires, le rétrécissement de l’espace démocratique, l’augmentation de la violence politique, les protestations, le phénomène des discours de haine, la désinformation et la mésinformation, le taux élevé de chômage et de sous-emploi des jeunes ainsi que leurs conséquences négatives sur la vie et les moyens de subsistance des citoyens de la communauté, ont été les principaux points de discussions du Conseil de sage lors de leur retraite de 48 heures à Abidjan.
Dans une déclaration dite d’Abidjan adoptée à l’issue de la rencontre, le Conseil des Sages de la CEDEAO a exprimé ses inquiétudes par rapport à la déclaration faite par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur intention de se retirer de la Communauté. Les Sages ont appelé les trois Etats membres à reconsidérer leur décision de quitter l’organisation dans l’intérêt de l’unité de la communauté, de la cohésion, de l’intérêt général de leurs populations et de l’intégration régionale.
Les Sages ont également appelé à des approches plus coordonnées au sein de la CEDEAO aussi bien dans ses échanges avec ses structures dans les Etats membres que dans l’élaboration des réponses régionales en particulier en ce qui concerne l’action préventive et la médiation.
Le Conseil des Sages a aussi noté dans la Déclaration d’Abidjan les ingérences géopolitiques croissantes dans la région et la vulnérabilité des Etas membres en tant que frontières de fortune pour la promotion des intérêts géostratégiques des puissances étrangères
La rencontre d’Abidjan a réuni dix-huit (18) experts membres du Conseil des sages de la CEDEAO qui ont engagé une concertation en vue d’une sortie de crise dans l’espace Ouest-Africain.