Plus qu’une tragédie humanitaire, c’est un drame inqualifiable voire même un génocide qui se joue dans le grand désert du Sahara. Le principal auteur de ce crime est l’Algérie, pays dont les autorités dans un passé récent, réaffirmaient les liens séculaires qu’il entretient avec ses voisins du sud en particulier et le reste des pays africains du sud du Sahara en général. De la même manière que l’Algérie n’a pas hésité à abattre un drone malien, il y a quelques jours, c’est de cette même façon qu’elle s’en ait pris aux ressortissants africains résidant ou en transit sur son territoire.
Ainsi ces derniers sont pourchassés, dépouillés de leur biens, matraqués, humiliés, violés avant d’être déportés dans des conditions dignes de l’époque de l’esclave vers la frontière nigérienne à quelques kilomètres d’Assamaka sans aucune assistance, même pas une goutte d’eau dans ce désert où la température dépasse 45 degré.
Pour cette nième déportation algérienne des migrants dont le seul tort est d’avoir la peau noire, ils sont plus de 1200 à être expulsés. Les personnes expulsées sont issues de de 17 pays. Plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest notamment la Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin et le Burkina Faso sont concernés. Parmi ces Etats de provenance de migrants figurent aussi le Soudan, l’Éthiopie et même le Bangladesh.
Ce drame digne d’un film western dans lequel l’Algérie excelle avec zèle et mépris, sans aucun respect des principes et conventions internationales se joue au vu et au su de tout le monde plus précisément des chefs d’états des pays des personnes expulsées et de la communauté internationale. Pourtant les gouvernements des pays africains ont le devoir de protéger leurs ressortissants à l’intérieur comme à l’extérieur. A défaut de non dénoncer la situation ou de convoquer l’ambassadeur algérien pour faire de leur protestation, ils devaient agir au niveau international pour exiger de l’Algérie le respect strict des droits humains au cours des opérations d’expulsion.
Hama Adamou
